LA GENÈSE
Tout a commencé il y a 25 ans…
L’ENFANCE…
J’ai connu dès mes plus jeunes années la joie de me réinventer par le jeu – fabricante de bonbons ou de savons, céramiste, exploratrice des couleurs.
Au côté de ma maman, je travaillais la matière pour lui donner vie puis je présentais fièrement, du haut de mes 7 ans, mes œuvres à ma famille.
Comme ces souvenirs sont bons…
Le dimanche, jour familial par excellence, nous nous retrouvions avec ma sœur et mes frères autour de ces fameuses briques colorées pour construire nos rêves endormis.
Des ponts, des châteaux, des univers féériques prenaient vie dans nos mains enfantines. Nous étions accompagnés de notre père regardant de son œil d’ingénieur la faisabilité technique de nos constructions.
Quel bonheur !
Dans ce monde connecté où tout s’estompe, je veux qu’on réapprenne à faire. Et le mieux pour cela, c’est de revenir à cette bulle d’apprentissage et de sérénité dans laquelle on savait si facilement se retrouver étant petit.
L’ÉVEIL D’UNE VOCATION
Ces constructions colorées ont eu raison de moi car je poursuivis cette voix familiale considérant l’ingénierie comme « la voie royale ». Je surenchéris même d’une option physique fondamentale. A la rigueur scientifique et à son exigence, je décidais d’accoler l’imaginaire d’un secteur qui tutoie aussi l’excellence.
S’orienter vers l’artisanat et le monde du luxe, ce choix détonnait au vu de mon cursus !
Mon premier passage chez Hermès me fit découvrir l’émerveillement pour la noblesse des matières…
De ces étoffes de soie sublimées par des couleurs qui jamais ne s’évaporent à ce cuir tanné, brossé, et marqué à la feuille d’or, je choisis d’ancrer là ce besoin d’esthète de pourchasser le beau.
Une quête qui m’aiguilla d’abord chez Cartier, Richemont, puis en Suisse, vers le petit monde de l’horlogerie, où la mécanique de l’heure se commande tant par la raison que par le cœur.
Durant mes deux années chez Tag Heuer en tant que responsable d’atelier, je n’ai cessé d’être impressionnée par l’engouement des horlogers pour leur métier. Lorsque l’on pose le balancier et que tout l’engrenage se met soudainement à vivre, c’est une émotion extrêmement puissante.
MATIÈRE À RÉFLEXION
En quittant la Suisse pour suivre mon mari, Benoît, muté à Reims en Champagne, je décidais de réaliser mon rêve d’enfant, celui de repenser l’expérience du luxe par le faire soi-même haut de gamme.
Je ne voulais pas me limiter à une simple démarche de consommation consistant à acheter un produit et à le posséder mais plutôt privilégier l’idée de vivre une expérience très personnelle avec l’objet créé.
En y mettant de mon intelligence, de mon cœur, de mon attention, cet objet ne sera par un simple objet. Il deviendra mon propre chef d’œuvre symbole de dépassement et d’épanouissement.
Pour sortir ces métiers d’art de l’ombre puis les faire connaître au plus grand nombre, il fallut m’entourer d’un maître horloger de renom, Thierry Ducret. Professeur d’horlogerie au lycée de Morteau, il a tout de suite été séduit par son désir de transmettre le savoir-faire horloger à tous curieux.
Puis, d’autres professeurs, ingénieurs et designer ont rejoint l’aventure afin de m’accompagner dans ce parcours de bâtisseur d’un prétexte à mesurer le temps ou plutôt à le comprendre.
L’équipe était créée pour avancer ensemble vers une vision commune : transmettre la beauté de l’art horloger.
Afin de rendre tout leur lustre aux métiers d’art, je me suis fait guide dans les méandres du montage d’objets à l’esthétique racée, alignant mes horizons sur ceux des professions que je ne souhaite pas voir s’effacer.
M’évader dans une pratique manuelle, me glisser dans la peau d’un artisan, est un joli moyen de préserver la richesse de ces métiers qui n’ont pas toujours la reconnaissance qu’ils méritent.
Plutôt que de fustiger un patrimoine en déperdition, j’ai eu l’envie de me frotter au travail d’orfèvre. En lançant Maison Alcée, il me paraissait logique que le premier coffret honore ce savoir-faire.
Chacun dispose du matériel nécessaire à l’expérimentation, à la construction d’une pièce unique qu’il est possible de s’approprier de génération en génération.
C’est en les sortant de leur sérail qu’ils trouveront un nouveau souffle, qu’un plus large public les verra sous un nouveau jour.
Alcée